Top Girl

Note d’intention

Il n’y avait que deux conditions pour faire ce film : la première était que la forme du film n’était pas prédéterminée, que le moule dans lequel nous versions nos idées était encore fluide ; et deuxièmement, que c’était l’occasion pour Margaux de donner vie au personnage de Lady Nijo à ses propres conditions, une chance qui lui avait été refusée auparavant.

Avec Top Girl, nous avons essayé de créer un espace intersubjectif dans lequel nous réfléchissons aux expériences passées de Margaux. Nous n’avons pas essayé de raconter ses souvenirs exactement comme ils se sont produits, mais plutôt de rendre compte de son monde intérieur à travers un décor surréaliste. C’est une pièce où il n’y a pas de vérité, où les idées de chacun – les miennes, celles de Margaux et les idées de chaque membre d’équipage – pourraient se connecter les unes aux autres. Il était important qu’il n’y ait pas, en tout cas, une idée centralisée de la façon dont le film allait être réalisé, car, quand tout est libre, rien ne peut être approprié. Il s’agissait en grande partie de déconstruction, qui peut ensuite être suivie d’une transformation. En ce sens, l’expérience sur le plateau était une performance en soi. Nous savions que le résultat serait aléatoire et imprévisible, mais des recherches approfondies et de longues conversations en préproduction nous ont aidées à rester ancrées et à nous donner un sens de l’orientation.

En fin de compte, l’actrice se tient côte à côte avec la réalisatrice, le théâtre à côté du cinéma. Nous nous trouvons ici à l’intersection des formes d’art, ce qui nous rend vulnérables mais en même temps nous donne un nouvel horizon à regarder.