Ce qui demeure / All that remains

2017 | 17’ | Fiction | VO FR ST EN

Distribution : Agence belge du court métrage

Production : Hélicotronc | Ultime Razzia Production

Festivals :

• Chelsea Film Festival (2018)
• Partie(s) de Campagne – Festival du Film Court d’Ouroux en Morvan (2018)
• Palm Springs international SHORT film festival (2018)
• MKyiv international film festival – Molodist (2018)
• Nashville Film Festival (2018)
• Festival du Court-Métrage Belge de Charleroi (2018)
• Olympia Festival (2017)
• Festival International Génération Court (2017)
• Festival Francophone du Cinéma en Acadie (2017)
• Tehran International Short Film Festival (2017)
• Northern Wave Official Short Film Festival (2017)
• Festival International du film francophone de Namur (2017)
• Festival Internacional de Curtas Metragens de Sao Paulo (2017)
• Brussels Short Film Festival (2017)

Prix : Grand Prix National au Brussels Short Film Festival (Belgique, 2017), Mention spéciale du jury au Festival International Génération Court (France, 2017)

Teaser

Synopsis

Aujourd’hui, Pierrot a sept ans. Et perd sa première dent. Il fête l’événement avec son père, son frère et sa sœur. Seule manque sa maman, alitée à l’étage…

Note d’intention

Adolescente, j’ai vécu avec ma famille une situation de quasi huis clos autour de mon grand-père malade. C’est dans cette période d’attente trouble, faite de non-dits et de peur, de désir et de frustration, d’amour et de rejet que j’ai cherché à construire l’histoire.

Le point de vue de l’enfant s’est imposé très tôt dans le projet. Il me semblait que la mort et l’absence en tant que telles devaient être questionnées par celui qui n’a pas encore les repères nécessaires pour comprendre la situation, celui qui ne peut que la découvrir. Par son manque d’expérience, Pierrot a une compréhension partielle de ce qui se passe, mais aussi car son entourage, taiseux, ne répond pas ou mal à ses questions. J’ai volontairement isolé mon personnage pour que l’histoire devienne celle d’un parcours initiatique au cours duquel Pierrot perd une part d’enfance. J’ai placé sa mère, malade à l’étage, dans le champ sonore off de la maison. Ce choix de départ m’a amenée à travailler sur le désir récurrent qu’éprouve Pierrot d’aller la voir. Le père, Jena et Mickaël essayent de le préserver en l’empêchant de monter, ce qui ne fait qu’accroître son désir et, parallèlement, sa peur. J’ai imaginé Pierrot comme un personnage volontaire et indépendant bien qu’il questionne ses proches. Il a son monde dans lequel il développe sa propre vision des choses, en jouant, en expérimentant, mais lorsqu’il est confronté au silence ou au refus, ses ressources ne sont pas suffisantes. Il n’est plus alors que colère et frustration. Dans ce processus, l’image de la chambre vide le lendemain matin, aussi douloureuse soit-elle, est assez claire pour qu’il commence à comprendre, et à connaître une forme d’apaisement.

Autoritaire et fragile à la fois, le personnage du père tente malgré tout de maintenir la famille rassemblée. Il est surtout travaillé par une profonde impuissance. Mickaël, jeune homme au sortir de l’adolescence, cherche à endosser des responsabilités, oscillant entre l’opposition au père et le désir de le soutenir, parfois joyeux pour égayer Pierrot, parfois abattu lorsqu’il ne trouve plus l’énergie nécessaire. Jena, adolescente en pleine transformation, est prisonnière d’une peur latente. C’est le personnage pour lequel la maladie de la mère est sans doute la plus difficile à vivre.

Le contexte devait, en opposition au huis clos de la maison, raconter les possibles, l’ouverture. J’ai donc choisi de construire mon histoire dans un milieu rural, au cœur d’une nature qui meurt pour mieux renaître selon le cycle immuable des saisons. Mon idée était d’éviter de contraindre le spectateur à une émotion affligée ou le maintenir dans une atmosphère étouffante, car Pierrot ne peut comprendre la mort comme une absence au monde définitive et irrémédiable. Elle est pour lui quelque chose d’inconnu, de mystérieux, à questionner. Il s’accroche aux maigres indices que lui donnent ses proches obstinément silencieux et réagit de manière intuitive, sans pouvoir rationaliser. Il est dans la sensation par ce qu’il touche, ce qu’il entend, ce qu’il voit ou ne voit pas. C’est ce qui m’a guidée dans l’écriture puis dans mes intentions de réalisation.

Anne-Lise Morin

Biographie

Anne-Lise Morin est née en 1988 à Grenoble. Après une formation en Image puis en scénario à l’INSAS, elle réalise un premier film, Ce qui demeure. Elle travaille ensuite comme scénariste, notamment pour Joachim Lafosse et Fien Troch. Elle écrit aujourd’hui principalement pour la télévision.