INT-ANOUCHKA.NUIT

2019 | 20′ | Documentaire | VO FR ST EN

Production : A.P.A.C.H (Atelier de Production Audiovisuelles Coopératifs de la HELB)

Sélection :

• Festival Dok Leipzig (2019)
• FIPADOC (2020)
• Brussels Independant Film festival (2020)
• Festival International Film de Femmes de Créteil (2020)
• Ghent Viewpoint Film Festival (2020)
• FEST – New Directors (2020)
• Brussels Short Film Festival (2020)
• Fidé – Festival international du documentaire émergent
• Millenium (2020)
• Les Escales Documentaires de La Rochelle (2020)
• Traces de vie (2020)

Prix :

  • Prix INA du Meilleur Court Métrage Francophone au Festival International Film de Femmes de Créteil (2020)
  • Brussels Independant Film festival (2020) l Best Belgian Film

Teaser

Synopsis

Anouchka est une scénariste de 30 ans. Elle doit travailler dans un bar à vin pour gagner sa vie. En pleine dépression, son amie réalisatrice lui propose d’écrire un scénario sur ses 15 dernières années d’alcoolisme. Devant la caméra, Anouchka se livre et le scénario prend vie. Mais les deux amies ne sont pas d’accord sur la fin de l’histoire.

Note d’intention

Il y a deux ans, je décroche une place comme serveuse dans un bar appelé « Le Petit Canon », où j’y rencontre Anouchka. Un sacré personnage avec qui je fais souvent la fête, pourtant sans jamais aborder son passé d’alcoolique. Au fur et à mesure qu’on se côtoie, elle commence à me raconter son histoire. Elle souffre d’alcoolisme depuis ses 17 ans, qui se déclenche de manière très épisodique. De caractère excessif, Anouchka jongle entre différents styles de vie, entre Black-out Trash et vie de nonne.

Anouchka me parle de ce qu’elle appelle « l’effet Bukowski » : « C’est une personne qui a cette force de se persuader qu’elle n’a pas de problème d’addiction, ni même d’autodestruction. Elle a juste un besoin exacerbé d’adrénaline, de fuir de la réalité, comme atteinte d’une maladie des émotions. Parce qu’elle est tout simplement une bonne vivante, une fêtarde, une personne qui brûle sa vie par les deux bouts et qui vous emmerde. »

Ce à quoi elle ajoute : « Je suis exactement comme ça. Je ne suis donc génétiquement pas programmée pour être une personne stable et équilibrée. »

Ce besoin de s’évader jusqu’à se faire mal m’intrigue depuis longtemps et je découvre en Anouchka le personnage idéal. Elle a une totale conscience de son addiction et en parle sans tabou. Forte et fragile à la fois, elle peut aussi craquer en replongeant dans certains souvenirs. Mais c’est aussi une battante. Elle continue de chercher des réponses et des solutions à son problème, ce qui permet d’avoir un dialogue intéressant sur le combat qu’elle vit tous les jours.

D’autre part, Anouchka est scénariste mais elle n’arrive pas à en vivre. Je me pose la question du lien entre le cinéma, grand terrain d’échec et de déception, et son besoin constant de décrocher du réel. Est-ce l’échec qui la pousse à boire pour rester dans un romantisme d’auteur écorché vif, ou l’ennui de son job alimentaire dans un bar à vin
(mauvaise idée non le bar à vin) ?

C’est autour d’un verre une soirée de fin de service que Anouchka me dit avoir replongé et que je lui propose alors de faire un film sur elle. Anouchka me répond : « Si tu peux m’aider, filme-moi. Peut-être que ça m’aidera à aller mieux, peut-être pas. Mais toi, tu auras un film. »

Louise Hansenne

Biographie

Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai commencé des études de cinéma. Je n’ai jamais été cinéphile, je préfère lire et écrire. J’ai erré entre l’Inraci et l’IAD pendant un temps, cherchant un peu ma place, pensant me perdre complètement.

Le projet avec Anouchka a été une magnifique aventure pour moi, qui m’a donné envie d’écrire encore, de créer des rencontres.